Poésie franco-ouestienne, 1974-2024: «On voit à quel point la présence d’un éditeur sur les lieux est importante.» (version intégrale)

En 2024, les Éditions du Blé ont célébré un jalon marquant: 50 ans d’édition et de création littéraire. Pour souligner cet anniversaire, un cahier spécial, 50 ans en évolution, a été publié en septembre 2024 dans La Liberté. Certaines contributions ont dû être écourtées pour s’adapter au format imprimé. Ce texte est présenté ici dans sa version intégrale. Bonne lecture!
Version publiée en septembre 2024
On est tenté de le présenter comme l’Anthologie de la poésie franco-manitobaine, la suite. Mais c’est plus que ça. C’est un livre jubilaire qui demeurera longtemps après son lancement en septembre 2024 et que d’autres activités de la fête des 50 ans du Blé aient été oubliées.
Roger Léveillé, directeur de Poésie franco-ouestienne 1994 – 2024, présente l’ouvrage ainsi. «Je me suis rendu compte qu’il y avait très peu de poètes contemporains dans l’Anthologie de la poésie franco-manitobaine. En 1990, Charles Leblanc avait deux volumes, je pense. Lise Gaboury n’avait pas publié. Bathélémy Bolivar n’avait pas publié. Bertrand Nayet n’avait pas publié sa poésie. Laurent Poliquin n’avait pas publié. Donc les contemporains n’étaient pas là.»
«Alors j’ai dit peut-être qu’on devrait faire une nouvelle anthologie. Puis je me suis dit, on va juste le faire avec les contemporains parce que l’histoire du passé je l’ai faite et ces poètes-là sont présents. Tant qu’à faire ça, pourquoi pas l’étendre à l’Ouest parce que plus on est à l’Ouest, moins les gens ont des vitrines, de réception, de distribution de leur œuvre. C’est comme ça que le projet a grandi.»
«Mais comme pour la première anthologie, je ne voulais pas faire cette recherche moi-même. J’ai trouvé des collaboratrices dans chaque région qui se sont occupées de leur région avec qui je correspondais pour le choix des poèmes, parfois pour alimenter un peu leur préface. Je ne voulais pas faire un livre historique, mais que dans chacune des préfaces on donne une idée large de l’histoire de la poésie dans leur région en se concentrant tranquillement vers ce qui se fait de façon contemporaine.»
Poésie franco-ouestienne, 1974-2024, couverture d’Eric Ouimet, d’après une lithographie originale.
«Dans les préfaces que j’ai reçues pour Poésie franco-ouestienne 1994 – 2024, on voit à quel point la présence d’un éditeur sur les lieux est importante. En Alberta comme en Colombie-Britannique, bien qu’il y ait maintenant quelques éditeurs, on se plaint, on se morfond plutôt, du fait qu’il n’y a jamais eu d’éditeurs en place qui ont poursuivi. Et ça fait une énorme différence.»
«La Colombie-Britannique, Vancouver par exemple, est déjà très loin de Montréal et du centre francophone pour ainsi dire. Nous, au Manitoba, on se sent déjà éloignés. Tu peux t’imaginer ce qu’ils ressentent à Calgary ou Edmonton. Alors la présence d’un éditeur sur les lieux est importante.»
«Il y a probablement le double d’auteurs, de poètes, le double de poètes franco-manitobains ou venus d’ailleurs, mais Franco-Manitobains qui sont ici, qui ont publié ici, le double du nombre de tous les autres poètes des autres provinces. Et ça, j’attribue ça grandement à la présence d’un éditeur. Ça prend un éditeur sur place. C’est important, ça.»
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