Écrire et publier: faire quelque chose qui n’existait pas auparavant (version intégrale)

13 mars 2025
Publication - Texte intégral
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En 2024, les Éditions du Blé ont célébré un jalon marquant: 50 ans d’édition et de création littéraire. Pour souligner cet anniversaire, un cahier spécial, 50 ans en évolution, a été publié en septembre 2024 dans La Liberté. Certaines contributions ont dû être écourtées pour s’adapter au format imprimé. Ce texte est présenté ici dans sa version intégrale. Bonne lecture!

Version publiée en septembre 2024

 

L’écrivain écrit. L’artiste dessine et illustre. Le graphiste conçoit et met en pages. L’imprimeur imprime. L’éditeur sollicite, reçoit, évalue, édite, publie, fait la promotion et vend. À quelques maillons près, ces éléments constituent la chaine de production du livre et identifient les artisanes et les artisans essentiels de la production d’une maison d’édition professionnelle comme les Éditions du Blé. S’ajoutent en outre les personnes qui siègent bénévolement au conseil d’administration de l’entreprise.

Dans le cadre des activités du 50e anniversaire de la première maison d’édition francophone de l’Ouest canadien, j’ai eu l’agréable tâche de m’entretenir avec une poignée de ces personnes, ces forces vitales qui soutiennent la production littéraire francophone au Manitoba depuis 1974.

Pas pour faire l’histoire des Éditions du Blé, on s’entend. La genèse et les principaux jalons de cette histoire ont déjà été racontés par Roger Léveillé dans l’excellente préface du beau livre Les Éditions du Blé: 25 ans d’édition produit pour le 25e anniversaire de la maison.

De plus, on en apprendra plus au sujet du Blé, de ses autrices et auteurs lors du colloque international «Un demi-siècle des Éditions du Blé: une littérature qui se fait», cet automne à l’Université de Saint-Boniface.

J’espère que ces textes, qui laissent la parole aux personnes qui racontent leur histoire, vous permettront d’imaginer le monde de l’édition autrement. Un monde dont la genèse du Blé comprend un souper fabuleux à la Rivière-aux-Rats, entre une première rencontre dans un petit parloir de couvent et la réunion plus formelle qui a suivi.

Un monde monochrome où on crée un arc-en-ciel avec sept gradations d’une même couleur. Un monde où devenir éditrice n’était pas un métier dont on entendait parler bien souvent. Un monde où on produit des livres numériques, même si «le numérique n’inonde pas encore le monde». Un monde où une maison d’édition est un aimant qui attire les textes et qui attire les écrivains.

Un monde où on invite, vous les lectrices et les lecteurs de nos livres, à les juger à leur couverture. Un monde où une personne comme vous entre à la librairie À la page et dit: «J’aime l’odeur des livres!» Un monde où la production de chaque livre est une nouvelle aventure.

Vous trouverez aussi dans ce cahier spécial des textes de Camille Harper de La Liberté. Ses textes brossent un aperçu de l’avenir de l’édition selon des autrices de la relève et donnent la parole à de futurs écrivains et écrivaines. Car après les cinquante premières années, pourquoi ne pas commencer à imaginer les cinquante prochaines?

Je crains que tout cela soit un peu court. Pour emprunter quelques mots bien connus de Cyrano de Bergerac au sujet de son nez: «On pourrait dire… Oh! Dieu! … bien des choses en somme…» Mais contrairement au personnage d’Edmond Rostand, pas besoin d’en faire toute une tirade. On est à l’ère de la technologie de l’information. Ces textes et d’autres, en supplément, seront publiés dans leur intégralité sur le site Web des Éditions du Blé dès janvier 2025.

L’écrivaine écrit. L’artiste dessine et illustre. La graphiste conçoit et met en pages. L’imprimeur imprime. L’éditrice sollicite, reçoit, évalue, édite, publie, fait la promotion et vend. Mais que fait tout ce beau monde dans cette galère! J’ai posé la question à Roger Léveillé. Sa réponse?

«C’est de faire quelque chose qui n’existait pas auparavant. C’est de rendre disponible, pour utiliser une expression facile, de rendre quelque chose qui est dans le cœur d’un être, de le produire. Tu peux dire deux, trois mots pour exprimer un sentiment, mais d’en faire une œuvre d’art, que ce soit littéraire ou plastique ou autrement, c’est toute une autre aventure.»

Bernard Léveillé
Pour les présidentes et présidents
des 50 dernières années

 

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