Suite manitobaine
Je m’en vais à Régina, John’s Lunch, V’là Vermette!
Auteur: Roger Auger
En 1975, le Cercle Molière met en scène à Saint-Boniface Je m’en vais à Régina de Roger Auger. La pièce a le même effet auprès de son public manitobain que Les Belles-sœurs de Michel Tremblay a eu au Québec. Pour la première fois, des gens ordinaires parlent une langue populaire où se combinent français et anglais, et ce théâtre véhicule par le fait même toute la question de l’identité franco-manitobaine et de la lutte pour la survivance devant la menace de l’assimilation. Je m’en vais à Régina, et les deux autres pièces de la suite manitobaine de Roger Auger -- John’s Lunch et V’là Vermette! -- sont radicales, non seulement par le précédent qu’elles établissent, mais par le fait qu’elles se détachent formellement de tout le théâtre classique et traditionnel qui a pu être monté sur les scènes francophones du Manitoba. Cette suite de trois pièces, qui questionnent la viabilité même de la francophonie manitobaine, a curieusement fini par constituer la modernité de son théâtre et accélérer le développement de sa culture. Je m’en vais à Régina a premièrement été édité en 1976 ; John’s Lunch et V’là Vermette! sont publiés ici pour la première fois. Roger Auger, originaire de Saint-Boniface au Manitoba, est considéré comme le fondateur du théâtre moderne franco-manitobain. Avec la troupe du Cercle Molière, pour laquelle il crée sept pièces en moins de dix ans, il établit une dramaturgie franco-manitobaine et forme un public qui exige désormais de se voir mis en scène dans des productions d’ici.